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Aphorismes 13

 

Le nantissement n’est pas un état de nanti.

Les taulards joyeux enjôlent dans la geôle.

Un poisson pané n’existe donc pas.

Les opticiens ne règlent pas les problèmes de lunettes de WC.

Avoir le bras long aide ceux qui ont un poil dans la main et n’ont pas d’huile coude.

La nuit, tous les ivrognes sont gris.

Inutile de demander à un banquier sourd de prêter l’oseille.

Seuls les poissonniers licenciés vident les lieus.

Les voleurs empruntent les escaliers dérobés.

Un soldat fait peau neuve quand il change de corps.

Les pétomanes célèbres ont le vent en poupe.

Après avoir été des veaux, les bœufs sont athées.

En temps de guerre, on peut manger du poisson dans les villes détruites.

Une poule qui va au charbon s’intéresse au coke.

En détresse, un serrurier est en peine.

Un nectar n’a besoin que d’un hectare.

Pacifiques, les chênes ne sont pas sanglants.

La Fontaine, dit-on, était un homme affable.

Faire le poireau nous enracine sous la plante des pieds.

Souvent, à la Toussaint, les tombeaux révèlent des tons beaux.

Peut-on être trop heureux et trop peureux ?

Un mouton asthmatique perd l’haleine.

Un banquier additionne, un voleur soustrait, un commerçant multiplie, un boucher divise.

N’ayant plus la clé des champs, un oiseau en cage chante moins.

Un boulanger volubile dépeint des pains.

Les banquiers mafieux utilisent le crédit révolving.

Une catastrophe en plein soleil est un désastre sous le plus grand des astres.

Tuer le temps ne fait pas de nous un criminel.

Les trous de mémoire se raccommodent parfois avec des tissus de mensonges cousus de fils blancs.

L’élevage de races rares de chien est un marché de niche.

Dans une souricière, on est fait comme des rats.

A l’église, un pétomane n’est pas en odeur de sainteté.

Dormir dans un lit est notre tasse de taie.

Un cavalier inattendu arrive comme un cheval sur la soupe.

En forêt, Ionesco a constaté que le bois se meurt.

Pour vendre son âme, il faut trouver un acheteur.

Monnaie, c’est monnaie ; la reprendre, c’est voler.

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