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ZELIE ET LA DISPARITION D'HAMIS

 

Zélie :      Quoi ? Hamis a disparu ?

Mathieu : Oui Zélie, je te le jure. Hamis n’est plus dans sa cage !

Zélie :      Mais pourquoi ?

Mathieu : Je ne sais pas. Ce matin en entrant dans la classe, Thomas a constaté que sa cage était ouverte.

Zélie :      Il s’est peut-être échappé dans la classe. Il est peut-être caché sous une armoire ?

Mathieu : Je n’en sais rien. Tout ce que je peux te dire : Hamis n’est plus dans sa cage.

 

Zélie est stup    éfaite : Hamis a disparu. Avec Léa, sa meilleure amie et voisine de jardin, elle vient de l’apprendre de la bouche de Mathieu, un de ses amis de classe.

 

Mais qui est Hamis ?

Le hamster de Thomas, le maître et professeur de sciences (Ham pour hamster et amis parce qu’il est adoré des élèves qui sont ses amis). Ils adorent observer ses facéties tel un clown sur une piste de cirque, un spectacle amusant qui vient de disparaître

 

Léa :        Oh je suis triste !

Zélie :      Moi aussi !

Mathieu : Et moi donc !

Zélie :      Il faut absolument le retrouver !

Léa :        D’accord, mais comment ?

Zélie :      Je ne sais pas encore, mais il va falloir trouver une stratégie. Commençons par questionner Thomas qui a constaté sa disparition. D’ailleurs le voilà qui se dirige vers nous.

Thomas : Je vois que vous êtes bien tristes. Vous avez été informés de la disparition d’Hamis ?

Zélie :      Oui Thomas. Mathieu nous l’a appris.

Thomas : J’ai cherché dans la pièce, mais je n’ai pas pu regarder partout. Il s’est peut-être caché dans un coin que je n’ai pas repéré.

Zélie :       Mais Thomas, quand tu es entré (les élèves sont autorisés à tutoyer leur maître), la porte de la cage était bien ouverte ?

Thomas :  Oui Zélie. Ouverte en grand.

Léa :         En tout grand ? Hamis aurait pu l’ouvrir entièrement ?

Thomas : Oh tu sais, elle tourne facilement sur ses gonds. En un coup de tête, Hamis peut l’ouvrir totalement.

Léa :        Mais pour cela, il aurait fallu que la porte soit déverrouillée !

Thomas : Oui. C’est ce qui me chagrine. Je l’ai peut-être mal fermée hier soir après l’avoir nourri. J’ai bien peur d’avoir fait une grosse bêtise.

Mathieu : Alors, si c’est le cas, il devrait être dans la pièce !

Zélie :      Thomas, as-tu fermé la porte de la classe en entrant ?

Thomas : Non, je ne la ferme jamais pour aérer avant votre arrivée.

Zélie :      Mais alors, peut-être qu’Hamis s’est échappé à l’extérieur de la classe ! Cela va être encore plus dur de le retrouver ! Et dans quelle direction est-il allé ? De la classe dans le couloir, et du couloir vers… Thomas ! La porte du couloir vers la cour était aussi ouverte ?

Thomas :  Oui Zélie, toujours pour l’aération.

Zélie :       Zut ! Zut ! Zut ! C’est le pire des scénarii !

Thomas : Ecoutez, on va renter plus tôt dans la classe et on va chercher tous ensemble. Chacun aura son coin à inspecter.

 

Thomas fit entrer les élèves dans la classe. Tous connaissaient la nouvelle. Et il y avait trois clans : les déçus, les indifférents et les heureux. Les déçus regrettaient la disparition d’Hamis qui était une attraction et un ami. Pour les indifférents, cet événement ne faisait ni chaud, ni froid. Quant aux heureux, l‘absence d’Hamis les réjouit car ils n’aimaient pas cet animal, pensait qu’il n’avait aucune raison d’être dans cette classe, et n’appréciaient pas son odeur ; d’ailleurs, ils disaient que Thomas aérait tous les matins à cause d’Hamis.

Thomas s’adressa à ses élèves :

 

Thomas : Vous savez tous la nouvelle : Hamis a disparu. Même si cela réjouit certains d’entre vous – suivez mon regard – nous allons tous le rechercher. On va commencer par cette pièce. Si on ne le trouve pas, on ira voir en dehors de la classe. Vous vous installez à votre place et vous regardez sous la table, dans les tiroirs et sous la chaise.

 

Chacun s’exécute et personne ne trouve Hamis.

 

Thomas : Maintenant, vous vous répartissez le long des quatre murs. Chacun cherche dans les étagères et sous les armoires.

 

Malheureusement, aucun Hamis. Maintenant, cela est sûr : Hamis n’est pas dans la classe. Thomas demande à tous les élèves de sortir dans le couloir et de répéter la même recherche, puis dans les autres classes dont la porte était ouverte et par où Hamis aurait pu se faufiler.

Une recherche encore vaine.

Il fallait se rendre à l’évidence : Hamis s’était échappé à l’extérieur. Mais comment imaginer le trajet qu’il a pu prendre ? Le temps disponible pour la recherche est consommé et l’heure du début des cours est dépassée, Thomas demande à ses élèves de retourner dans la salle de classe pour commencer le cours.

 

Thomas : Ecoutez, Hamis a pris la poudre d’escampette. Peut-être est-il heureux ainsi. Ce ne sera pas facile pour lui de se débrouiller dans la nature, mais ayons confiance en lui. Et puis, comme beaucoup d’animaux domestiques, il souhaitera peut-être revenir à son bercail où il est parfaitement nourri et en sécurité. Les chats, les chiens font ainsi… En attendant, nous allons commencer le cours. Je vous demande de ne plus penser à Hamis jusqu’à la pause où nous pourrons en reparler. Peut-être verrons-nous quelques traces ?

 

Le cours, certes, se déroule, mais certaines têtes n’y étaient pas attentives. Zélie et ses amis pensaient trop au devenir d’Hamis. Ils sont bien contents lorsque la sonnerie retentit pour penser aux autres pistes de recherches.

 

Zélie :      Léa, on va vite dans la cour pour voir par où aurait pu s’échapper Hamis

Léa:        Tu sais, Zélie, quand un animal comme lui est stressé, il dépose des crottes sur son chemin. On va tenter d’en trouver. Cela nous donnera une piste. Mathieu, tu nous accompagnes ?

Mathieu : Bien sûr Léa. Que diable, je fais partie de l’équipe de recherche. J’ai hâte de retrouver Hamis. Et le plus tôt sera le mieux !

 

Les trois élèves se dirigent vers la cour. Ils décident d’en faire le tour complet. Ils cherchent un éventuel étron d’Hamis en inspectant dans tous les coins. Ils passent et repassent aux mêmes endroits par crainte d’avoir loupé une découverte.

Hélas, aucune trace du passage d’Hamis.

 

Léa :        Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas passé par la cour. Simplement, qu’il n’a pas marqué son passage.

Zélie :      D’accord, mais comment savoir par où Hamis est passé ?

Mathieu : Essayons de savoir ce qui peut l’intéresser.

Zélie :     Je crois que c’est un omnivore. Alors, il mange tout.

Léa :       C’est vrai, Thomas lui donne des fruits, des légumes et parfois un peu de viande.

Zélie:       Mais alors, tout l’intéresse ! La moindre odeur de l’un ou l’autre va l’attirer. Il aurait pu autant aller vers la cuisine, le jardin ou le champ d’à côté.

Mathieu : Cela fait beaucoup de possibilités !

Léa :       Oui, mais le matin ou la nuit, on peut éliminer la cuisine. Elle est fermée.

Mathieu : Exact. Reste le jardin et la prairie.

Léa :       Alors, on commence par le jardin !

 

Les trois amis se dirigent vers le jardin.

 

Mathieu : Comme d’habitude, on commence par faire le tour pour voir des traces éventuelles.

Zélie :      D’accord. On part à droite.

 

Les trois inséparables s’exécutent. Ils fouillent les quelques buissons, écartent les branches, ballaient les herbes du pied. Ils scrutent les moindres passages possibles.

Pas de pistes.

Puis La sonnerie retentit.

 

Zélie :       Bon, on poursuivra après la cantine.

Léa :        Je suis quand même surprise qu’on ne soit que trois à chercher Hamis

Mathieu : Tu sais que certains ne se sentent pas concernés par Hamis, et que d’autres sont bien contents de sa disparition.

Léa :        C’est vrai. Il n’y aura que nous et Thomas pour le chercher.

Zélie :     Je crois aussi que certains nous observent. Je me demande bien pourquoi ! J’irais bien le leur demander…

 

Mais les trois sont presqu’en retard pour rentrer dans la classe et il ne leur est plus possible de s’intéresser aux autres.

Cette fois-ci encore, faute de n’avoir pu trouver Hamis, l’attention des trois était à son minimum pendant le cours.

A la cantine, ils se dépêchent de manger leur plateau pour vitre retourner au jardin. Ils questionneront les autres après. Il faut d’abord retrouver Hamis !

Les revoilà dans le jardin. Ils réexaminent le tour, au cas où Hamis s’y serait réfugié depuis leur dernière recherche, ou passé à travers la lisère. Encore une fois, leur recherche est vaine.

 

Zélie :       Maintenant, on cherche au milieu des carrés de plantation.

 

Et les voilà inspectant tous les plants, soulevant les feuilles de courgette et de fraisiers, se penchant sous les framboisiers…

Toujours aucune trace d’Hamis.

 

Mathieu : C’est incroyable. J’aurais juré qu’Hamis se serait fait une joie de croquer tous ces légumes à sa disposition. Je suis sûr qu’il aurait été capable d’en avoir une indigestion !

Léa :        Mais c’est génial, ce que tu viens de dire ! Mais oui, il a une indigestion et il s’est réfugié quelque part pour la faire passer ! Mais où ?

Zélie :      Un endroit calme où il est sûr de ne voir personne, bien caché.

Mathieu : Bien caché, cela veut dire qu’on aura du mal à le trouver…

Zélie :      Oui, mais cela veut dire aussi qu’il en sortira quand il aura faim.

Mathieu : D’accord, mais quand ?

Zélie :      Cà, je ne le sais pas.

Léa :        Bon, je propose qu’on dise à Thomas tout ce que l’on a fait pour rechercher Hamis.

 

A son habitude, Thomas surveille la cour de récréation avec ses collègues. Les trois amis les rejoignent et leur expose leur recherche.

 

Thomas : C’est bien ! Vous avez bien travaillé. Au moins, maintenant on sait qu’Hamis n’est ni dans la classe, ni dans le couloir, ni dans la cour et le jardin. Il faut donc imaginer qu’il s’est échappé vers la prairie. C’est bien embêtant tout cela.

Zélie :      Thomas, je peux te poser une question indiscrète ?

Thomas : Oui Zélie. Laquelle ?

Zélie :      Eh bien, vous les instituteurs, je ne vous trouve pas très inquiets de la disparition d’Hamis.

Thomas : Si, nous sommes gênés, mais nous pensons qu’il va revenir de lui-même quand il aura constaté que la vie en dehors de la cage n’est pas simple à gérer. Et puis, comme tous les animaux, il avait peut-être envie d’être libre. Qu’aurions nous fait à sa place ?

Léa :        C’est vrai, qu’aurions nous fait ?

Mathieu : Mais il est peut-être en danger !

Thomas : Non, je ne crois pas. Ces animaux ont du flair pour détecter le danger.  Maintenant, il est l’heure de rentrer en classe.

 

La sonnerie retentit et tous les élèves se regroupent par classe. Thomas poursuit la classe démarrée le matin, toujours avec moins d’attention par les trois amis qui pensent toujours à l’escapade d’Hamis.

Quand elle retentit de nouveau, c’est pour annoncer la fin de la journée d’école.

En inspectant de nouveau les abords de la classe, Hamis ne montre toujours pas le bout de son nez.

Zélie, Léa et Mathieu regardent en direction de la prairie attenante à la cour d’école, mais l’herbe est tellement haute qu’elle cacherait Hamis. Alors, pourquoi rester longtemps à épier ?

 

Léa :        Et si nous inspections la prairie ?

Mathieu : Tu te rends compte de la grandeur de la prairie ? On y passerait la nuit, et je crains que nos parents ne l’acceptent pas. J’ai bien peur qu’Hamis soit totalement perdu. Moi, je ne crois pas qu’il reviendra tout seul. Pour moi, même s’il trouve tout ce qu’il faut pour manger, il est en danger. Il suffit qu’il rencontre un renard et je ne donne pas cher de sa peau.

Zélie :     Je crois que tu as raison, Mathieu. Moi aussi, je ne suis pas confiante sur la survie d’Hamis. Il était si beau, il nous faisait tellement rire quand il s’agitait dans la cage tournante.

Léa :       Je n’oublierai jamais son regard craquant. Il avait parfois l’air si triste !

Mathieu : Peut-être parce qu’il était enfermé dans sa cage ?

Zélie :      Ou c’est l’attitude normale d’un hamster ?

Mathieu : Bon qu’est-ce qu’on fait ?

Zélie :      Je propose qu’on utilise la soirée pour réfléchir et demain, soit Hamis est revenu, soit il faut trouver de nouvelles pistes de recherche.

Léa :        Bon d’accord. Moi, je vais en parler à mes parents.

Mathieu : Bonne idée. Moi aussi.

Zélie :      Eh bien moi aussi.

 

Les trois amis repartent chez eux, Zélie et Léa ensemble puisqu’elles sont voisines dans la rue.

Pendant le repas du soir, Zélie raconte la disparition d’Hamis et les recherches effectuées.

 

Zélie :      Alors, qu’en pensez-vous

Papa :      Eh bien, je trouve que vous vous êtes bien débrouillés à trois. Vous avez exploré toutes les pistes comme si Hamis s’était échappé tout seul.

Zélie :      Pourquoi dis-tu « comme s’il s’était échappé tout seul » ? Il n’était plus dans sa cage, alors nous avons pensé qu’il avait profité de la porte ouverte pour aller voir ailleurs. Thomas nous a dit qu’il craignait de l’avoir oublié hier soir en partant !

Papa :     Et s’il y avait une autre possibilité ?

Zélie :      Laquelle, Papa ? Dis-moi vite !

Papa :      Imagine que quelqu’un se soit emparé d’Hamis ?

Zélie :      Mais qui ?

Papa  :    Ah, cela, je ne le sais pas. Mais imagine juste qu’Hamis ne soit pas parti tout seul, mais que quelqu’un l’ait aidé.

Zélie :     Celui qui l’a aidé serait donc un voleur !

Maman : Tous les élèves de la classe ont recherché Hamis ?

Zélie :      Non, comme je te l’ai expliqué, nous n’étions que trois à le rechercher.

Maman  : Et les autres, que faisaient-ils ?

Zélie :      Ils jouaient comme d’habitude.

Maman : Et pourquoi ne cherchaient-ils pas avec vous ?

Zélie :     Je ne leur ai pas demandé. Mais je me souviens que quelques-uns nous observaient le chercher.

Papa :     Et tu sais pourquoi ils vous regardaient ?

Zélie :      Cela aussi, je ne leur ai pas demandé mais je m’étais dit que je leur poserai la question, mais je n’ai pas eu le temps, et à la sortie, ils sont très vite partis.

Papa :     Et ceux-là aiment bien Hamis ?

Zélie :     Oh pas du tout. Je crois même qu’ils sont contents de sa disparition !

Papa :     Et pourquoi ?

Zélie :      Eh bien, ils trouvent qu’il sent mauvais, qu’il fait trop de bruit, ou que ses activités sont ridicules.

Maman : Alors, l’évasion d’Hamis leur profite ?

Zélie :      Oui c’est sûr. Mais comment auraient-il procédé pour le faire disparaitre ? Il aurait fallu qu’ils entrent dans la classe entre le départ de Thomas hier soir et son arrivée ce matin !

Papa       Ou tout simplement qu’ils déverrouillent la porte sans se faire remarquer avant de partir de la classe hier soir ?

Zélie :      Non, ce n’est pas possible, Thomas lui donne à manger avant de partir. Il aurait vu que le verrou était ouvert, et il ne nous en a pas parlé. De toute façon, il l’aurait refermé après avoir donné à manger. Et c’est ce qu’il craint avoir oublié.

Maman : Et personne d’autre ne possède les clés de la classe ?

Zélie :     Même si quelqu’un possède les clés de la classe, il faudrait aussi qu’il ait celles de la porte du couloir donnant sur la cour !

Papa :     Alors, c’est Thomas qui l’a emporté.

Zélie :      Mais pourquoi ? Et puis il nous l’aurait dit ! Ah c’est une histoire bizarre quand même.

Maman : Alors, il ne reste qu’une solution : Hamis est sorti de sa cage dans la nuit, puis il a profité de l’ouverture de la porte de la classe pour se faufiler dans le couloir. Ensuite il est passé par la cour et s’est enfui dans la prairie dont les odeurs d’herbe fraîche ont dû l’attirer. Maintenant, il et dans la nature.

Zélie :       Mais s’est affreux, comment va-t-il s’en sortir ?

Maman :  Tu ne peux rien faire pour lui, mais seulement imaginer qu’il est heureux dans cette prairie.

Zélie :       Mais il ne le sera plus lorsqu’un renard le croquera !!!

Maman : Ma chérie, c’est la loi de la nature. Normalement, les animaux ne sont pas faits pour être enfermés. Alors, Hamis est retourné là où il devait être. C’est peut-être mieux ainsi.

Zélie :      N’empêche qu’on adorait Hamis. C’est trop triste.

Maman : Pour toi, oui ; mais pour lui, probablement non. Pense à son bonheur. Tu apprends la vie. Bon, Zélie, je comprends que cela te gêne, mais il faut vivre avec ces événements que tu ne peux pas maîtriser. Et puis, n’oublie pas de manger. Hamis, là où il se trouve, se régale sûrement.

 

Zélie est obligée de se résigner à cette situation qu’elle n’avait pas voulue. Finalement, la conversation avec ses parents ne l’a pas aidée et l’a même confortée dans la fuite d’Hamis vers la prairie où il est impossible de le retrouver. Mais peut-être sera-t-il revenu demain matin ?

Et puis, les parents de Léa vont peut-être apporter une autre idée de recherche ?

Le lendemain matin, comme tous les jours d’école, Zélie et Léa font le trajet ensemble.

Zélie raconte à Léa la conversation d’hier soir avec ses parents.

 

Zélie : Et à toi, que t’ont proposé tes parents ?

Léa : Eh bien, ils ont pensé à la même chose. Eux aussi se demandent si ce n’est pas un des opposés à Hamis qui a fait le coup. Et peut-être pendant que Thomas était parti aux toilettes avant le début de la journée. 

Zélie : Mais oui, c’est possible ! Mais Thomas va bien aux toilettes avant le premier cours ?

Léa :  Je n’en sais rien. Il faudrait le demander à ceux qui sont arrivés avant nous. Mathieu le sait peut-être.

Zélie : Si ce n’est pas le cas, on n’est pas plus avancés qu’hier soir !

 

Cette conversation entre Léa et Zélie a duré tout le long du chemin et les voilà à l’entrée de la cour. Mathieu les attendait

 

Zélie :      Mathieu, on a une question à te poser.

Mathieu : Oui, laquelle ?

Zélie :      Sais-tu si Thomas va aux toilettes le matin avant la classe ?

Mathieu : Ta question est curieuse, mais pourquoi ?

 

Léa lui explique le raisonnement de ses parents

 

Mathieu : Je crois que oui, mais je ne peux pas en être certain. On pourrait demander à ceux qui arrivent avant moi.

Léa :       Surtout pas, on leur montrerait qu’on est sur une piste intéressante ! On va le demander directement à Thomas.

Zélie :       Mais Léa, c’est une question intime !

Léa :         On lui dira simplement qu’Hamis s’est échappé à ce moment-là et qu’il n‘a pas pu s’en apercevoir.

Mathieu :  Bonne idée, Léa

 

La bande des trois se dirige vers leur maitre

 

Léa :        Bonjour Thomas. Dis, nous avons une question particulière à te poser

Thomas : Eh bien, laquelle ?

Léa :         On suppose qu’Hamis s’est échappé pendant que tu es allé aux toilettes hier matin. Qu’en penses-tu ?

Thomas : Effectivement, c’est possible qu’il se soit échappé à ce moment-là. (Clin d’œil entre les enfants)

Léa  Tu y es bien allé avant la classe !

Thomas  : Oui c’est cela. Vous avez une piste ? (Nouveau clin d’œil entre les enfants)

Zélie :       Juste qu’Hamis est parti pendant ton absence, et c’est pour cela que tu n’as pas remarqué sa fuite.

Thomas :  C’est effectivement une hypothèse. Vous faites de bons détectives !

Zélie :       Merci Thomas !

 

Les enfants s’éloignent

 

Léa :        Voilà donc une autre possibilité. Mais qui aurait fait le coup ? Ils sont au moins six ou sept à détester Hamis.

Mathieu :  A mon avis, ils se sont organisés. Ils ont constaté que Thomas va aux toilettes avant la classe ; c’était donc une opportunité pour eux. Il suffisait que l’un d’entre eux fasse le gué pendant qu’un autre va chercher Hamis et ressort de la classe en le cachant sous son pull. Tout cela peut s’effectuer en très peu de temps.

Léa :       Puis ensuite, ils le déposent à la limite de la prairie. Le tour est joué.

Zélie :      Mais c’est pour cela qu’ils nous observaient quand nous cherchions Hamis dans la cour puis le jardin !

Mathieu : Et c’est pour cela aussi qu’ils ont pris part à la recherche dans la classe à la demande de Thomas !

Zélie :      Oh qu’ils ont dû bien rigoler sous cape ! Mais pourquoi n’y a t-ton pas pensé avant ?

Léa :        Toujours est-il que maintenant, qu’il se soit échappé tout seul ou qu’on l’ait aidé, nous savons qu’Hamis est bien perdu.

Zélie :      Oui, et définitivement. Depuis hier, il n’est pas revenu. Je crois bien qu’il ne reviendra pas. C’est fini avec lui. Pourvu qu’il soit heureux là où il est. S’il vit encore…

 

Toute la journée s’est déroulée avec cette triste situation. En fin d’après-midi, tous repartent chez leurs parents le cœur lourd de cette disparition définitive, ce qui occasionne une discussion avec les parents qui leur expriment que la vie ne s’arrête pas à Hamis. Un endormissement avec cette idée de ne jamais le revoir, un petit déjeuner plus léger que d’habitude par manque d’appétit, puis un aller vers l’école avec des semelles de plomb en pensant à la cage vide.

Lorsque Zélie et Léa arrivent à l’entrée de la cour, Mathieu les accueille avec le même état d’esprit.

Quand la sonnerie retentit, les enfants se dirigent vers la porte du couloir où Thomas les accueille avec le sourire habituel, mais peut-être un peu plus prononcé, pour ensuite pénétrer dans la classe.

 

Zélie : Tu vois Léa, regarde le sourire de Thomas. Il se contrefiche de la disparition d’Hamis !

Léa : Tu as raison. Cela me rend encore plus triste que nous seuls pensions à Hamis.

Mathieu : Encore une journée maussade sans notre ami.

 

Lorsque les premiers élèves pénètrent dans la classe, on entend des murmures puis des exclamations « Hamis est revenu ! »

 

Zélie :     Léa, tu entends la même chose que moi ?

Léa :      Vite, dépêchez-vous devant, je veux voir Hamis !

 

Zélie et Léa ne peuvent s’empêcher de bousculer les premiers arrivés pour s’approcher de la cage.

 

Léa :       C’est bien Hamis. Je le reconnais à la petite tâche brune sur sa tête ! Mais comment est-ce possible ? Dis, Thomas, que s’est-il passé ? Comment l’as-tu retrouvé ce matin en arrivant ? Pourquoi est-il revenu ?

Thomas :  Bon, les enfants, asseyez-vous tous. Je vais vous expliquer ce qui s’est passé.

 

Les élèves se placent à leur table respective. Les uns hurlent de joie, les autres indifférents, puis certains sont abasourdis de revoir Hamis, eux qui se faisaient une joie de s’en croire débarrassés.

 

Thomas :  Vous savez, les enfants, comme tous les animaux, un hamster peut avoir des problèmes de santé. Vous ne vous en étiez pas aperçu, mais je remarquais qu’Hamis mangeait moins ces derniers temps. Cela peut s’expliquer par une éventuelle maladie. Alors, un soir, je l’ai emmené chez le vétérinaire qui l’a ausculté. Il a préféré le garder en observation. C’est pour cette raison que vous avez constaté sa cage vide avant-hier matin. Hier soir, le vétérinaire m’a appelé pour m’informer de la bonne santé d’Hamis et qu’il ne devait s’agir que d’un problème intestinal passager. Je peux donc vous rassurer : Hamis est en bonne santé.

Zélie :      Mais Thomas, il va repartir de temps en temps ?

Thomas : Pourquoi pas ? Si nous constatons une attitude inhabituelle, il faudra peut-être lui faire faire un stage chez le vétérinaire, tout comme les humains vont parfois à l’hôpital pour un diagnostic ou se faire soigner.

Léa :        Mais pourquoi tu ne nous as rien dit ?

Thomas : Parce que je voulais savoir comment vous alliez vous comporter.

Léa :        Mais nous, on était tristes.

Thomas : Tout comme d’autres étaient indifférents, et d’autres bien contents de sa disparition.

Zélie :       Mais pourquoi voulais-tu savoir comment nous allions réagir ?

Thomas : Parce que je voulais que vous ressentiez ce que sont les moments désagréables de la vie.

Vous avez remarqué : certains étaient indifférents. Pourquoi pas ? Mais est-ce bien d’être indifférent ? A la place d’Hamis, imaginez que ce soit un être cher de votre famille ou de vos amis. Aimeriez-vous que ceux qui connaissent votre attachement à la personne disparue soient indifférents ? Non bien sûr. Vous aimeriez qu’ils vous témoignent de leur amitié, qu’ils vous aident à supporter cet événement.

Et puis, il y avait le groupe des heureux de la disparition. Pour la même raison, ils n’auraient pas apprécié la suppression d’un cours qu’ils aiment bien. Et ils auraient été décontenancés par les autres qui leur aurait fait savoir leur contentement.

Dans vos réactions, il y a eu toutes celles que l’on rencontre dans les difficultés de la vie.

Voilà pourquoi je ne vous avais pas averti de la raison de la disparition d’Hamis. Je savais que nous allions aborder ce sujet.

Maintenant, vous comprenez que pour toutes les difficultés subies par l’autre, il faut se comporter comme si elle vous arrivait à vous. C’est comme cela que les personnes peuvent vivre ensemble.

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